resistance-thiviers 2Dans l'excellent site ww2-derniersecret.com on trouve des indications sur les différents réseaux qui luttaient contre l'occupant pendant la seconde guerre mondiale. Ces données sont-elles exhaustives ? Si parmi vous quelqu'un avait des données, des photos à publier, qu'il n'hésite pas à nous contacter par l'intermédiaire de ce site.

Blanchou Dolet: Implantation d'un réseau Combat à Thiviers dès 1942 et un maquis FTP en forêt de Vieillecourt dès juin 1943 avec Paul Doucet et Louis Maury. Dolet est arrêté le 24-9-43, mort en déportation. Son épouse en réchappe. C'est Roger Faure qui prendra la tête des réfractaires dans la forêt de Vieillecourt en juin 1943.

Groupe AS Lavaud à Thiviers (Grenié de Pierrefiche).

Groupe FTP Henri-Naboulet , campant dans la région de Thiviers, participe à la destruction des usines électriques de Mauzac et des Tuilières.

On y trouve des actions de la résistance dans la région :

8-3-1944: Sabotage de 20 wagons près de Thiviers par la SSS section spéciale de sabotage).

On peut y lire également une liste des exactions commises par les nazis
29-3-1944:
Marcel Lambert est arrêté par la milice, torturé à Thiviers et fusillé chez lui à Mazerolas.

resistance-thiviers15-5-1944:
Le cadavre d'André Laurens, stratège des maquis de Thiviers, arrêté par la milice à Coulounieix sur dénonciation et torturé à mort est retrouvé sur une route.

17-5-1944 :
A Thiviers, une dizaine de miliciens s'installent à l'Hôtel terminus. Ils y torturent de nombreux civils parmi lesquels: Albert Bappel (15ans), Mme Brikson, Courbe, Faure, Galvagnon, Lagorce, Laurens, Parrot, Pauthier, Sloweski...

Le 27 juin 1944,
la colonne Wilde est à Thiviers sans doute pour tenter de sécuriser l'Axe Brive-Périgueux. Elle n'y restera pas. En effet, le même jour, une nouvelle opération de ratissage est engagée en direction de Cénac et Vitrac. Ce parcours est jalonné de morts civils ou militaires (maquis As du groupe Loiseau) à Cénac, Vitrac, La Roque-Gageac et Castelnaud. Dans ce dernier lieu, le détachement MOI ( groupe ftp de la main d'oeuvre étrangère, essentiellement des Espagnols républicains) arrête la progression d'une des colonnes, faisant près de 20 morts dans les rangs allemands, qui rebroussent chemin.

Le 9-7-1944:
Combat de l'AS Lavaud de Thiviers à Nanthiat contre le groupement Ottenbacher.(11ème SS P. D.). Henri Buisson et Jean Lolivet, capturés par le groupement Ottenbacher au pont des Mauroux (Nanthiat) sont fusillés. Est également fusillé à Nanthiat, André Gibert du maquis FTP Ricco.

L'exécution sommaire du Pont des Mauroux

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Itinéraire d'un enfant juif sous l'occupation par Claude ROSENFELD

(source 

Aussi loin que je cherche dans ma mémoire, mes souvenirs de jeunesse sont indissolublement liés à ma scolarité sous l'occupation et à la découverte du judaïsme dans ces moments difficiles. Au lendemain de la guerre, je fus confronté avec d'autres enfants juifs aux difficultés d'intégration dans certains établissements scolaires strasbourgeois. Ce récit est dicté par les souvenirs d'un jeune garçon qui découvre d'abord une petite ville de l'intérieur de la France : Thiviers en Dordogne. Réfugié dans cette localité avec sa mère, ses soeurs, ses grands-parents ainsi que plusieurs familles juives alsaciennes. Son père fait prisonnier en 1940 au Donon, sera interné dans différents camps de prisonniers en Pologne, dont le tristement célèbre camp disciplinaire de Rawa Ruska. Il sera libéré et renvoyé en Alsace le 29 novembre 1945.
En 1940, au début de la seconde guerre mondiale, ne réside en Dordogne qu'une dizaine de familles juives. Cette région désignée pour accueillir "les repliés" du Bas-Rhin et de Strasbourg, devint une terre d'asile pour des milliers de réfugiés. Ils essayèrent de s'adapter à ce nouvel environnement et de se structurer autour de certaines institutions ou de personnalités juives. Ainsi l'orphelinat de garçons de Haguenau et, celui de jeunes filles de Strasbourg, furent installés à Bergerac dans un baraquement mis à leur disposition par le service des réfugiés sa capacité d'accueil était d'environ 50 enfants. Tous reçurent une instruction religieuse et furent intégrés au resistance-thiviers 7mouvement scout (E.I.). La direction de l'établissement s'occupa activement de l'orientation des pupilles à leur sortie de l'école. Le 15 février 1944, l'Aide Sociale Israélite décida de la fermeture de l'orphelinat en raison des risques encourus par les enfants. Marthe Lévy et Edmond Blum, leurs responsables, s'employèrent à trouver aux enfants (grâce au réseau Garel) des papiers et des planques dans des institutions : à la campagne ou en Suisse et ce jusqu'à la libération. Cette action fut si bien menée que tous ces enfants survécurent à cette période. L'hospice Elisa et la Clinique Adassa furent respectivement implantés à Sarlat et aux Eyzies avant d'être tous deux regroupés à Thiviers. C'est dans un centre d'hébergement comprenant trois baraquements, installés à la sortie de la ville, que les deux organismes furent réunis. Ils accueillirent en permanence soixante à quatre-vingt personnes âgées. Ce centre fut dirigé par Monsieur Georges Lévy et son épouse, secondés par un personnel peu nombreux mais très dévoué.

Hormis ces deux institutions, la ville de Thiviers donna asile à une dizaine de familles juives, toutes originaires de Strasbourg et de sa banlieue, parmi lesquelles ma famille originaire de Wolfisheim. Mes grands-parents furent logés dans un appartement non loin de l'église, sur la route de Nontron, ma mère, mes soeurs et moi fument installés au rez-de-chaussée d'une vaste maison située face à la mairie.

C'est à cette époque, que je découvris pour la première fois, la petite communauté juive regroupée autour des deux institutions citées plus haut. La vie religieuse était réduite à sa plus simple expression : les offices qui avaient lieu dans un baraquement étaient assurés par monsieur Bernard Silbermann, ministre officiant concordataire, réfugié lui aussi à Thiviers. Il fut arrêté par la milice le 20 mai 1944. C'est accompagné de mon grand père, aux offices des fêtes, que je découvris le judaïsme. En effet, au cours d'une cérémonie, je fus intrigué par le manège de l'un des participants, qui ne cessa de la journée d'ouvrir et de fermer le rideau d'une petite armoire dans laquelle se trouvaient les rouleaux de la Torah. Je compris, bien plus tard, qu'il s'agissait de l'office de Yom Kippour où l'on ouvrait et fermait l'Arone Hakodesch (armoire sainte) aux différents moments de la prière. Je reçus ce jour-là mon premier cours d'instruction religieuse.

La ville de Thiviers ne recueillit que des réfugiés assez âgés et de ce fait, il y avait peu d'enfants en âge de suivre des cours de Talmud Torah. Ceux-ci furent assurés à Périgueux, et suivis par environ cent soixante-deux élèves. Un professeur itinérant assurait l'enseignement religieux à quarante-deux élèves éparpillés dans vingt-sept localités du département. L'ensemble de ces cours était placé sous la responsabilité du Rabbin Cyper, originaire d'un bourg de la région de Kiev. D'abord en poste à Versailles puis à Dijon en 1939, il fut désigné par le Consistoire Central pour seconder le Rabbin Marx à Périgueux, vu le nombre croissant de réfugiés juifs dans la région. Les traques et persécutions incessantes auxquelles furent soumis les juifs incitèrent le rabbin à arrêter les cercles culturels en 1943. Ce dernier qui avait eu pendant la guerre une attitude courageuse, portant secours à toutes les personnes en difficulté, se déplaçant à bicyclette de famille en famille pour les aider, fut malheureusement arrêté le 8 avril 1944, jour de Pessah, à la sortie de la synagogue. Interné dans une caserne de Périgueux il ne fut libéré, malgré les interventions du Préfet de Dordogne, de l'Evêque de Périgueux et du Pasteur Altorffer. Il fut ensuite mené à Limoges et Drancy, puis envoyé en déportation le 15 mai 1944 à Kovno en Lituanie, d'où il ne revint pas. Il était âgé de 35 ans.

Par la suite, des cours d'instruction religieuse par correspondance furent organisés par Jacques Cohn, affecté à l'époque à l'Aide Sociale de Limoges. Il fut chargé par le Rabbin Deutsch de mettre au point cet enseignement destiné aux jeunes juifs réfugiés en Dordogne et en Haute-Vienne.

La situation se détériora rapidement pour la population juive de la région, estimée alors à sept milles âmes. L'avènement de Vichy marqua un tournant décisif dans la mise en place de la politique anti-juive de l'état Français, d'abord par l'exclusion, puis la persécution. Elle créa pour les juifs des centres d'internement temporaire, des centres d'assignation à résidence et l'apposition du tampon "juif" sur les papiers d'identité des résidents en zone Sud. L'administration française, en collaboration avec les autorités d'occupation mena des rafles en Dordogne dès le mois de juillet 1942, puis en octobre de la même année et enfin en février 1943. Elles eurent lieu du 23 au 27 février dans toute la région. Les brigades de gendarmerie prirent connaissance de la liste des personnes à arrêter par des messages téléphoniques, la veille de ces arrestations vers 19h30.

Le 27, au petit matin, notre famille fut réveillé en sursaut par de petits coups portés contre les volets de l'appartement que nous occupions. Ma mère entrouvrit la fenêtre pour se trouver face à deux ou trois hommes de la communauté juive de Thiviers que nous connaissions. Ils n'étaient vêtus que de leur seul pyjama et implorèrent ma mère de leur donner des couvertures et des vivres. Ayant étés pris au saut du lit par la milice ils n'avaient pas eu le temps de prendre de quoi se couvrir et se nourrir. Le moteur du car ronronnait bruyamment au bord du trottoir. Les fonctionnaires de l'Etat Français pressaient les personnes raflées pour les faire monter dans le véhicule. Nos amis prirent place dans le car en nous remerciant d'un petit signe de la main puis partirent dans la brume du petit matin pour la première étape d'un long voyage dont ils ne revinrent jamais. Notre famille glacée d'effroi resta prostrée de longs moments. Cette triste histoire m'a poursuivi tout au long de ma jeunesse.

Mairie de Thiviers (Dordogne) en 1940
C'est à cette époque que je fus admis à l'école communale de Thiviers, située place du Peyrat, au centre de la ville. L'établissement étant surchargé par l'afflux d'enfants réfugiés venus grossir ses effectifs, une salle de classe fut aménagée, non loin de l'école, dans ce qui avait dû être précédemment un café. Elle était située en contrebas d'une rue en pente, donnant sur la place du champ de foire où avait lieu chaque semaine le marché aux bestiaux. Sa luminosité était faible, procurée par deux fenêtres dont les assises se trouvaient à hauteur d'homme. Ce fut pour mes camarades et moi notre nouvel univers scolaire. Il arrivait fréquemment que des marchands effectuent une halte pour se reposer sur le rebord de ces fenêtres, en plongeant bien involontairement la classe dans l'obscurité. Notre institutrice invitait régulièrement les importuns à quitter leur lieu de repos.
resistance-thiviers 8Un matin de mars 1944, notre classe fut une fois de plus plongée dans la pénombre. La maîtresse ouvrit la fenêtre afin d'éloigner les gêneurs. Quelle ne fut pas notre surprise d'apercevoir deux hommes en uniforme vert, portant casque et fusil en bandoulière. Ils étaient assis sur les bancs de la fenêtre, devisant dans une langue qui nous était étrangère. Notre enseignante referma alors la fenêtre avec précaution et, se tournant vers nous en gardant son calme, nous suggéra de rentrer dès la sonnerie de midi et de rester chez nos parents pour l'après-midi. Dès la fin du cours, je découvris avec surprise, tout au long du chemin de longues files de camions. Il y avait des véhicules blindés et de nombreux soldats lourdement armés qui traversaient l'artère principale de la ville.

Ce fut ma première rencontre avec la division Brehmer de l'armée allemande. Cette unité venue réprimer la résistance et terroriser la population qui la soutenait se caractérisa par des pratiques de recherches systématiques d'exécution et de déportation des juifs. Elle séjourna quelques temps dans la ville, installant son quartier général à "l'hôtel Terminus", face à la gare, non loin de notre habitation. Dans la cour de cet établissement, à la vue des passants, furent rassemblés juifs et résistants, dans l'attente de leur interrogatoire. Un grand nombre d'entre eux fut fusillé ou déporté. Le souvenir de ces hommes aux yeux hagards, marqués par la peur, réunis dans cette cour gardée par des sentinelles allemandes, demeure le souvenir le plus triste de mon séjour en Dordogne. Le bilan en terme de vies humaines s'éleva en ce qui concerne les victimes juives à mille deux cents personnes au minimum, parmi lesquelles beaucoup de femme et d'enfants déportés. Deux cent quatre personnes furent exécutées ou abattues sur leur lieu de vie. Ces chiffres ne doivent paradoxalement pas faire oublier l'accueil généreux et les gestes de solidarités des Périgourdins sans lesquels le nombre des victimes eut été nettement plus important.


L'affaire Philomène

resistance-thiviers 9La passion mortelle de sœur Philomène.
Nous sommes en 1943, à Périgueux. Toute la France est occupée. La répression contre les maquis s'intensifie, les dénonciations se multiplient aussi. Les passions se vivent en accéléré, les tabous sont transgressés et déjà, avant la Libération, "la guerre des deux France" n'est souvent qu'un prétexte pour assouvir jalousies et règlements de comptes.
Sœur Philomène alors âgée de quarante quatre ans est une religieuse de l'hôpital de Thiviers, entre Périgueux et Limoges. Sœur Philomène à un secret : elle aime l'aumônier du maquis et elle n'a pas supporté que celui-ci la quitte pour l'infirmière attachée à la Résistance ! C'est donc par dépit amoureux qu'elle décidera de se venger en dénonçant anonymement à la Gestapo une dizaine de membres de l'Armée Sécrète (AS) la branche armée de la résistance non communiste, dont elle avait recueillis les noms pendant sa liaison sulfureuse...
Sa dénonciation aurait pu devenir l'une des trahisons les plus terrifiantes de l'histoire de la seconde Guerre Mondiale... Elle fut habilement déjouée par les résistants mais son issue tragique, le jugement et l'exécution de la religieuse par les maquisards sur le lieux d'une de leurs caches, le Moulin de la forge, à Pont Lasveyras, semble être à l'origine de la sanglante opération punitive menée par les Allemands quelques jours après. Le 16 février 1944 le massacre de Pont Lasveyras, fit 34 morts et treize prisonniers. Le plus lourd tribu que la résistance périgourdine n'ait eu à livrer jusque là. "
extrait de France-culture, émissions "Vif du sujet"


Un lieu de la Mémoire

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Durant la seconde guerre mondiale, le nord-est de la Dordogne, du bassin de l'Auvézère au bassin de la Loue, est sous l'influence de deux grands organismes de la Résistance : l'Armée Secrète d'obédience gaulliste et les Francs-tireurs et Partisans Français, sous l'autorité du Front National dont les instances dirigeantes sont dans l'ensemble pro-communistes. Hormis les Résistants de cœur, beaucoup de jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire trouvaient refuge là où l'on voulait bien les accueillir sans se soucier ni s'informer de l'appartenance des groupes refuges.
La Résistance au Pont Laveyras : le 16 février 1944 à l'aube, trois colonnes allemandes convergent vers le moulin de la Forge à Pissac, sur l'Auvézère, en amont du Pont Lasveyras (Payzac). Leur but ? Anéantir un groupe de maquisards de l'Armée Secrète (bataillon Violette) qui s'y est installé pour l'hiver. 34 jeunes y furent massacrés, 13 furent déportés dont 7 qui ne revinrent pas. A chaque anniversaire, une foule immense de Dordogne, Corrèze et Haute-Vienne se presse au Mémorial.

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Un blog très intéressant sur la Résistance


La traditionnelle cérémonie de commémoration du pont des Mauroux

Comme chaque année, les conseils municipaux de Nantheuil et nanthiat, les populations, les représentants des anciens combattants, Résistants et patriotes se sont retrouvés sur le lieu de la stèle élevée à la mémoire des fusillés des Mauroux. Roger Bancon de l'anacr a rappelé dans son discours la mémoire de ces hommes morts pour un idéal humaniste dont l'actualité internationale montre toute l'importance.

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